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Gynécologie

Cancer de l’endomètre

Qu’est-ce que le cancer de l’endomètre ?

L’endomètre est le revêtement qui tapisse la paroi intérieure du corps de l’utérus qui fait partie de l’appareil génital féminin. L’utérus peut être différencié en deux parties : le corps de l’utérus composé principalement d’un muscle : le myomètre recouvert d’une de muqueuse qui correspond à l’endomètre. A la partie inférieure du col de l’utérus se trouve le col de l’utérus qui s’abouche au niveau du vagin et peut-être lui aussi atteint par des tumeurs avec des caractéristiques différentes par rapport aux tumeurs de l’endomètre.


Cette tumeur représente la quatrième cause de cancer chez la femme en France avec plus de 8000 nouveaux cas en 2017. Il survient de façon préférentielle chez les femmes ménopausées avec un âge moyen au moment du diagnostic de 68 ans. Le diagnostic peut également être réalisé chez des femmes non ménopausées.


La tumeur va se développer initialement sur la muqueuse utérine et se propager en envahissant le myomètre et peut aller jusqu’à toucher par contiguïté les organes situés à proximité de l’utérus (ovaires, tube digestif). La dissémination par la suite peut atteindre les ganglions situés au niveau du pelvis puis au niveau de la cavité abdominale entraîner l’apparition de métastases à distance.


Quels sont les facteurs de risque du cancer de l’endomètre ?

Les facteurs de risque sont des éléments qui peuvent favoriser la survenue de la tumeur. La maladie peut survenir en l’absence de facteur de risque.


Les principaux facteurs reconnus sont le surpoids et l’obésité, le diabète et un traitement long par tamoxifène.


Pour le tamoxifène, ce traitement donné pour prévenir le risque de récidive après traitement d’un cancer du sein apporte un bénéfice important par rapport au risque de développer un cancer de l’endomètre et nécessite un suivi régulier gynécologique.


Dans quelques cas très rares, la maladie peut être liée à une maladie génétique comme un syndrome de Lynch ou HNPCC. La tumeur survient alorsà un âge plus jeune, avant 50 ans,en association à un cancer colo-rectal.


Par ailleurs, il a été démontré qu’une activité physique ou professionnelle peut diminuer la survenue de tumeurs de l’endomètre.


Quels sont les symptômes du cancer de l’endomètre ?

Dans la majorité des cas, la découverte de cette tumeur se fait lors de saignements vaginaux chez une femme ménopausée qui sont appelés métrorragies.


Plus rarement, ces saignements surviennent en période d’activité génitale avec des règles plus abondantes ou qui durent plus longtemps.


Dans d’autres cas également, il peut y avoir des pertes blanches ou des signes liés à la propagation de la maladie au niveau du bassin comme des douleurs, des difficultés à uriner avec infection urinaire.


Ces signes ne sont pas spécifiques d’une tumeur de l’endomètre mais incitent à consulter.


Comment détecter le cancer de l’endomètre ?

Devant l’apparition des signes évoqués ci-dessus et après un examen clinique et gynécologique, votre médecin traitant, gynécologue demandera un bilan approprié pouvant comprendre en premier lieu une échographie pelvienne.


En cas d’anomalie, notamment un épaississement de l’endomètre, un prélèvement par les voies naturelles doit être réalisé. En général, ces prélèvements sont réalisés lors d’une hystéroscopie en ambulatoire.


L’analyse des prélèvements permettra de porter le diagnostic de certitude d’un cancer de l’endomètre. On différenciera en fonction de la nature des cellules cancéreuses, des tumeurs de type I histologique qui sont les plus fréquentes ; ou de type II histologique.


Dès lors que les prélèvements confirmeront ce diagnostic de tumeur, le bilan sera complété par un examen I.R.M. du pelvis et un scanner. Ces examens permettront une stadification de la maladie. En effet l’examen permettra de visualiser la lésion et de connaître son étendue au niveau de l’utérus (envahissement du myomètre ou atteinte des organes de voisinage) ou de détecter la présence de ganglions au niveau du pelvis ou lombo aortique ainsi que d’éventuelles métastases à distance.


Au terme de ses investigations, le dossier sera présenté en comité de concertation pluridisciplinaire qui va définir en fonction de l’état général de la patiente, de la stadification de la maladie et des caractéristiques histologiques de la tumeur le traitement le plus approprié.


Quels sont les traitements du cancer de l’endomètre ?

Le cancer de l’endomètre est principalement pris en charge par chirurgie. D’autres traitements peuvent compléter la prise en charge comme la radiothérapie, la curiethérapie ou la chimiothérapie.


La chirurgie est le traitement de choix des formes limitées. Elle consiste à retirer l’utérus en totalité (hystérectomie). Le chirurgien peut dans un même temps procéder à l’ablation des ovaires et réaliser des prélèvements de ganglions au niveau du pelvis et lombo aortique ou le retrait de l’épiplon. La décision de réaliser ces gestes complémentaires à l’hystérectomie est décidé en fonction de l’extension de la maladie et du type histologique I ou II.


Selon ces critères également, l’ablation de l’utérus peut être réalisée par voie basse (en passant par le vagin sans cicatrices abdominales). Dans les autres cas, une laparotomie est nécessaire. Depuis quelques années, la cœlioscopie permet de diminuer les cicatrices abdominales.


L’analyse de la pièce opératoire permettra de confirmer le résultat des prélèvements qui avaient été réalisés avant l’intervention chirurgicale et de donner une stadification définitive de la maladie. En fonction de ces éléments, des traitements complémentaires comme une radiothérapie externe, une curiethérapie et/ou une chimiothérapie pourront être proposées en fonction des conclusions d’une nouvelle réunion de concertation pluridisciplinaire.


En général, la radiothérapie externe complète le traitement chirurgical. C’est un traitement local qui va consister à délivrer une irradiation sur le pelvis à l’endroit où était située la tumeur. Souvent, cette irradiation s’étale sur cinq semaines à raison d’une séance par jour cinq jours par semaine. Les séances durent environ un quart d’heure. Elle est précédée par la réalisation d’un scanner dosimétrique qui va permettre au radiothérapeute de délimiter la zone cible ainsi que les organes à risque qui devront être protégés pour limiter les effets secondaires immédiats et les séquelles à long terme de ce traitement. Les différents effets secondaires et les moyens de les prévenir ou de les prendre en charge sont évoqués à ce moment. Une surveillance hebdomadaire est réalisée par le radiothérapeute. Les séances quotidiennes sont prises en charge par des manipulateurs aguerris aux nouvelles techniques de traitement.


En cas d’inopérabilité, une irradiation peut permettre de diminuer les symptômes ou les saignements.


La curiethérapie consiste à placer une source au contact de la cicatrice vaginale par les voies naturelles et de délivrer une irradiation brève de quelques minutes. Une ou plusieurs séances peuvent être proposées. Cette curiethérapie est en général proposée après une chirurgie et peut compléter également une irradiation externe.


La chimiothérapie, va consister par l’intermédiaire d’un dispositif intraveineux à injecter des médicaments visant à éradiquerd’éventuelles cellules cancéreuses résiduelles après la chirurgie. Elle peut être proposée également lors de la présence de métastases en l’absence d’opérations. Ce traitement général agira dans tout l’organisme par opposition aux traitements locaux que sont la chirurgie la radiothérapie et la curiethérapie.


Cette chimiothérapie sera définie en fonction des protocoles de référence et de l’état général de la patiente ainsi que de ses comorbidités.


La possibilité d’inclusion dans des essais thérapeutiques doit être évoquée avec votre oncologue.


Prévention

Hormis la prise en charge des facteurs de risque et la pratique d’activités physiques régulières, il n’y a pas de prévention particulière. La principale mesure consiste à consulter dès l’apparition de symptômes comme les métrorragies et de réaliser un suivi gynécologique régulier. La découverte de la maladie à un stade précoce permet d’obtenir d’excellents résultats en termes de guérison.

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