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Dermatologie

Cancer de la peau

Qu’est-ce qu’un cancer de la peau ?

Il existe plusieurs types de cancers de la peau, leurs caractéristiques sont différentes selon les cellules dont ils sont issus.

Carcinomes cutanés :

  • Les carcinomes dits « basocellulaires » prennent naissance à partir des cellules situées en profondeur de l’épiderme (la couche la plus superficielle de la peau). C’est la forme la plus fréquente de cancers de la peau. Les carcinomes basocellulaires n’évoluent que localement et ne forment qu’exceptionnellement des métastases, c’est-à-dire qu’ils ne s’étendent pas à d’autres organes. Ils se situent généralement sur le visage, au niveau du cou ou encore sur le haut du tronc.

  • Les carcinomes « épidermoïdes » ont quant à eux pour point de départ des cellules situées en surface de l’épiderme. Leur évolution est plus à risque que pour la forme basocellulaire ; ils ont une capacité accrue à former des métastases. Ils peuvent se développer sur toutes les parties du corps, mais également au niveau des muqueuses buccales ou génitales.


Mélanomes :

Les mélanomes sont des tumeurs qui se forment à partir des mélanocytes, les cellules en charge de la production de mélanine, la molécule qui donne sa pigmentation à la peau. Au départ, les mélanomes se développent horizontalement puis s’étendent dans des couches plus profondes de la peau. On distingue ainsi les mélanomes in situ, restreints à l’épiderme, des mélanomes invasifs, ayant atteint le derme (la couche moyenne de la peau, sous l’épiderme).

Le mélanome est le type de cancer le plus agressif, formant plus facilement des métastases (des extensions au sein de l’organisme) que les autres.


Autres Cancers :

Ils existent enfin d’autres variétés de cancers de la peau beaucoup moins fréquents ( carcinome à cellules de Merkel, tumeurs annexielles malignes par exemple ) de pronostics et de prise en charge variées.


Quels sont les facteurs de risque ?

On distingue deux grands types de facteurs de risque de cancer de la peau : les risques environnementaux et individuels.

Le plus important facteur environnemental est l’exposition aux rayonnements ultraviolets (UV), qu’ils soient naturels (le soleil) ou encore artificiels (les cabines de bronzage). Selon Santé Publique France, plus de 80 % des cancers de la peau sont liés à une exposition excessive au soleil !

Les rayons UV ont la capacité de traverser les différentes couches de la peau et la membrane des cellules : ils peuvent alors causer des lésions au niveau de l’ADN des cellules, ce qui peut conduire à leur transformation en cellules tumorales. On comprend alors pourquoi le principal moyen de prévention des cancers de la peau reste encore et toujours de se protéger vis-à-vis du soleil : exposition à des heures où les rayons solaires sont les plus faibles en été, protection avec de la crème solaire et port de vêtements ne laissant pas passer les UV.


Les facteurs de risques individuels sont les suivants :

  • les antécédents familiaux de cancer cutané,

  • le type de peau : plusieurs phototypes ont été identifiés, suivant la couleur de la peau et des cheveux, qui reflète la sensibilité de la peau aux rayons UV : plus le phototype est faible, plus le risque est grand,

  • l’exposition au soleil durant l’enfance : des coups de soleils répétés à ce stade augmentent le risque de cancer de la peau à l’âge adulte,

  • la présence de taches de rousseur en grand nombre ou encore de grains de beauté,

  • un affaiblissement du système immunitaire.


Comment dépister un cancer de la peau?

Surveiller sa peau :

Il est recommandé à tous de surveiller régulièrement ses grains de beauté à la recherche de symptômes ou signes d’alerte d’une évolution ou d’un aspect suspect. Pour cela, la règle ABCDE est un bon outil qui peut aider dans le dépistage et la détection d’un éventuel cancer de la peau : un nævus Asymétrique (non-circulaire), à Bords irréguliers, de Couleur non homogène doit conduire à consulter un spécialiste. Toute augmentation de Diamètre (> 5 mm) ou une Evolution générale d’un grain de beauté nécessite également un avis médical. Un autre très bon indicateur est le signe du « vilain petit canard », c’est-à-dire un grain de beauté différent des autres. Il faut savoir qu’on a tendance à avoir le même type de grain de beauté sur tout le corps. Prendre ses nævus en photo, ou les faire photographier dans les parties du corps qu’on ne voit pas, est recommandé afin de faciliter la surveillance évolutive.


Consulter un dermatologue :

Quand faut-il consulter un dermatologue ? Qu’elle soit motivée ou non par la présence de lésions suspectes, éventuels symptômes, la consultation de dépistage permet au dermatologue d’évaluer l’aspect des tâches pigmentaires, des grains de beauté et la présence de lésions anormales de la peau sur l’ensemble du corps et de la tête.

Dans le cas de suspicion de cancer, le dermatologue s’aide en repérant les nævus qui ont un aspect différent du profil général des autres nævus du patient. Dans tous les cas, il peut utiliser un appareil grossissant pour observer les lésions : c’est le dermatoscope. Il s’agit d’une loupe qui facilite la distinction entre les différentes tumeurs cutanées en visualisant la jonction dermo-épidermique. Le médecin spécialiste peut aussi photographier certaines lésions pour en faciliter la surveillance d’une consultation à l’autre.


Comment diagnostiquer le cancer de la peau ?

Quel que soit le type de cancer cutané, le diagnostic repose essentiellement sur l’analyse anatomopathologique (microscopique) de la lésion.

Une tumeur cutanée n’entraîne pas de symptôme clinique particulier. C’est l’aspect et surtout la biopsie de la lésion qui permettent de confirmer ou non le diagnostic de cancer.


La biopsie : l’examen clé du diagnostic

Il est en général difficile de poser un diagnostic formel de cancer à partir du seul aspect clinique d’une lésion cutanée ou d’un grain de beauté. Certaines lésions bénignes, des maladies de peau ou des anomalies précancéreuses peuvent prendre une forme voisine de celle d’un carcinome. À l’inverse, certains carcinomes peuvent avoir un aspect très différent des formes typiques et fréquentes. Enfin, les mélanomes à un stade précoce peuvent être très difficiles à distinguer d’un nævus atypique.

Dans les cas de cancers probables, c’est-à-dire quand la lésion a un aspect typique d’un cancer, elle est souvent retirée d’emblée par chirurgie puis analysée. Dans les autres cas, et surtout si la lésion est étendue en surface, ou avant un traitement par radiothérapie ou cryochirurgie, le diagnostic n’est posé qu’après avoir réalisé une biopsie. Il s’agit de prélever un petit échantillon de la lésion sous anesthésie locale et d’en faire une analyse anatomopathologique, c’est-à-dire un examen microscopique. L’observation de la nature et de l’organisation des cellules de l’échantillon confirme ou non la nature maligne de la lésion et permet donc de poser ou non le diagnostic de cancer. Grâce à cette analyse, le sous-type du carcinome ou du mélanome peut alors être précisé. Cette information apporte à la fois des indices en termes de gravité de la tumeur et de risque de progression. Cette caractérisation précise du cancer permet d’orienter le choix du traitement.


Les principaux facteurs pronostiques du mélanome :

  • L’épaisseur de la tumeur : plus la tumeur est fine et plus le pronostic est bon.

  • L’ulcération de la tumeur : une tumeur ulcérée est de moins bon pronostic qu’une lésion qui ne l’est pas.

  • L’envahissement du ganglion sentinelle : les ganglions lymphatiques sont des organes impliqués dans la défense immunitaire de l’organisme. Ils font partie du système lymphatique qui draine tout le corps. Le ganglion sentinelle est le premier de la chaîne ganglionnaire qui draine la région du mélanome. Si l’analyse du ganglion sentinelle montre la présence de cellules cancéreuses, cela indique un début d’expansion de la tumeur au reste de l’organisme.

C’est en fonction de ces critères pronostiques que le bilan initial, la surveillance et le traitement seront établis.


Quels sont les traitements des cancers de la peau ?

Les traitements varient selon la gravité et l’extension du cancer au moment de sa découverte.

La chirurgie est le traitement de premier choix. Il s’agit ici de retirer la lésion incriminée de manière totale et large, afin d’éliminer l’ensemble des cellules cancéreuses et d’éviter ainsi l’extension et les récidives de la maladie. La chirurgie peut également être appliquée pour retirer d’éventuelles métastases (extensions de la tumeur). Parmi les techniques utilisées, outre l’exérèse, on peut citer la cryothérapie, pour bruler la lésion, ou encore la chirurgie au laser pour les lésions peu avancées.

Le traitement médical des cancers de la peau a été marqué ces dernières années par l’apparition de nouveaux traitements, permettant de changer le pronostic des patients atteints des formes les plus sévères, et notamment de mélanome :

  • L’immunothérapie agit sur le système immunitaire, permettant de stimuler les cellules immunitaires impliquées dans la reconnaissance et la destruction des cellules cancéreuses

  • Les thérapies ciblées ; permettent de cibler des molécules spécifiques, comme des protéines, présentes à la surface ou à l’intérieur des cellules cancéreuse afin de stopper la prolifération cellulaire.

  • La chimiothérapie (utilisation de molécules anticancéreuses plus classique) peut être testée si les autres thérapies ont échoué.

  • La radiothérapie peut être utilisée :

    • Seule, si le patient refuse la chirurgie ou si celle-ci n’est pas réalisable.

    • Après la chirurgie, si la tumeur est agressive et/ou s’il existe un envahissement ganglionnaire régional.

Il y a de nombreux protocoles de radiothérapie, et ce dernier est choisi en fonction de l’état général du patient, et des caractéristiques de la tumeur.

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